Mauritanie: internet coupé après de violentes manifestations
Le gouvernement mauritanien a coupé, ce mercredi, le réseau internet sur les téléphones portables au lendemain de manifestations liées au décès d'un jeune Mauritanien à la suite d'une brève garde-à-vue dans un commissariat de police.
Toutes les connexions internet sur les téléphones portables étaient coupées mercredi, mais les lignes fixes continuaient de fonctionner et l'activité économique suivait son cours, a constaté un journaliste de l'AFP.
Mardi, des manifestations spontanées se sont déroulées à Nouakchott et Boghé (Sud) pour réclamer "justice pour Omar Diop", un jeune homme arrêté lundi soir à Nouakchott après avoir participé à une bagarre selon la police, et décédé quelques heures plus tard à l'hôpital à la suite de problèmes respiratoires.
Une autopsie et une enquête sont en cours pour déterminer les circonstances du décès, a déclaré le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Les manifestants ont brûlé des pneus dans les rues de la capitale, "incendié et saccagé des biens publics et privés", a-t-il aussi indiqué.
A Boghé, à environ 300 km au sud-est de Nouakchott, un manifestant a été tué au cours de heurts entre petits groupes de jeunes et forces de l'ordre, lorsque les premiers ont tenté "d'investir le commissariat de police de la ville", a ajouté le ministère de l'Intérieur.
Les autorités ont décidé de couper internet pour "réduire les chances de liaisons entre les malfaiteurs" a affirmé à l'AFP un haut gradé de la police.
Mercredi, le calme était revenu dans les deux villes de ce pays qui a connu samedi et dimanche l'épilogue de ses élections législatives, le parti au pouvoir du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani raflant un an avant la présidentielle 107 sièges sur 176.